Souvenir, souvenir ...

Qui aurais-cru cela possible ? Un homme qui se montre aimable au point de ne pas vous touchez alors que vous avez tout pour ne pas lui résister, quelle que soit la nature du garçon : beau ou laid, gentil ou méchant, dans une soirée comme celle que j'avais vécue, je ne pouvais pas imaginé croisée quelqu’un qui est autant de classe que lui : Marcus Julius Maximus. L'homme envers lequel je serais reconnaissante et pour longtemps qu'il est montré autant de classe à mon égard qu'aucun autre garçon n'aurait jamais fait. Car ce n'est pas commun qu'un homme me laisse tranquille, il est tellement plus marrant de couché avec la princesse et d'aller le raconté à ses potes le lendemain, chose qui me révulse à un point inimaginable. Je me souvenais un peu de lui, des brides de souvenirs qui me rappelait à quel point j'avais pût être stupide de boire à cette soirée. Il m'avait tapé dans l'oeil et je n'avais rien, trouver d'autre que de boire jusqu'à l'ivresse la plus totale au point de ne pas pouvoir tenir debout. Il m'avait ramener et il avait dormit avec moi, échappant aux espions de mon père qui l'aurait fait écartelé pour le seul fait de m'avoir touché, mais non, là, il n'était rien arrivé. Et ce fût au marché de luxe de Rome que je recroisais son chemin après plusieurs mois. Hélas, je ne voulais pas qu'il se souviennes de moi comme la pauvre fille qui ne tiens pas la boisson, alors je décidais de l'évité jusqu'à la fin de mes courses et ce n'est qu'à la fin de ces dernières que je tombais, au rayon des épices, comme qui dirait, nez à nez. J'allais commandé un peu de cannelle lorsqu'il commanda au même moment une épice qui m'échappa tellement je fus confuse de tombé sur lui. Il me laissais commandé par galanterie et fientais de ne pas l'avoir reconnu. je remettais mes cheveux derrière mes épaules dénudés, descendant sur une longue toge blanche brodée d'or à dos nu.

Marcus Julius repensait souvent à sa première rencontre - très - inattendue avec la princesse Amandinia, dans un lieu qui l'avait d'abord laissé perplexe, et qui n'était pas vraiment le meilleur endroit pour une fille aussi noble... D'ailleurs le patricien s'était interdit de la juger là dessus : elle devait avoir ses raisons, ses désespoirs, ses peines... et puis ce n'était pas à une fête trop arrosée qu'on pouvait se forger une opinion valable sur quelqu'un. Et il s'était même brisé le cœur en se forçant à ne pas intervenir alors qu'elle avalait coupe de vin sur coupe de vin. Le jeune homme aurait été sûr de se faire rembarrer.
Toutefois, en la voyant dans un état aussi épouvantable - que ce soit pour elle ou pour une autre personne, l'état d'ivresse ne mettait jamais qui que ce soi en avant - il l'avait presque suppliée pour qu'elle se fasse raccompagner. Marcus n'avait pas su imaginer comment la jeune fille aurait pu rentrer chez elle alors qu'elle pouvait à peine se tenir debout.
Ensuite, sa version officielle était qu'il l'avait veillée durant son sommeil, au cas où... mais ce qui s'était vraiment passé, c'était qu'il s'était lui aussi endormi - il était incapable de tenir une nuit blanche. Endormi à côté d'elle, et en plus, dans le même lit. Mais il n'avait pas dépassé les limites imaginaires qu'il s'était fixé : pas toucher, c'était pas toucher, un point c'est tout. Alors il n'avait pas enroulé son bras autour de la taille de la belle princesse, il ne s'était pas trop rapproché. Bref, il ne s'était rien passé.
Au début, il avait éprouvé de la pitié pour elle. Mais il avait compris qu'elle méritait mieux que ça. Du respect par exemple. De la considération. C'était peut être pour cela qu'il s'était fixé des barrières très strictes. A ne surtout pas franchir.
Oui, parce que le patricien n'était pas resté insensible au charme et à la beauté d'Amandinia, même si elle n'était pas au top de sa forme, loin de là. Mais il n'était pas le genre de mec à profiter et à abuser d'une jeune fille sans défenses et impuissante. Il valait mieux que ça, quand même. Il ne faisait pas partie de ces rustres sans foi ni loi, et surtout sans âme, qui s'amusaient à... profiter des faiblesses des autres. Des jolies filles plus particulièrement. Cependant le jeune homme se souvient encore parfaitement que lorsque la belle altesse royale s'était enfin endormie paisiblement, il avait dû s'enfoncer les ongles jusqu'au sang pour refouler une ardente vague de désir... et il en avait eu tellement honte le lendemain matin qu'il aurait pu se couper les veines ou se jeter dans le Tibre. Finalement, il avait eu les mêmes faiblesses que les autres...
Lui qui, en rentrant de guerre, avait voulu ne serait-ce que l'apercevoir pour affirmer ou infirmer les dires des rumeurs qui couraient sur la beauté d'Amandinia, voila qu'il avait eu tout le loisir d'y penser et d'y réfléchir pendant une nuit entière.

Cela faisait plusieurs mois que cette soirée avait eu lieue. Le patricien ne l'avait pas revue depuis, et parfois se demandait si elle avait un quelconque souvenir de lui.
Ce jour là, cependant, il avait choisi exceptionnellement d'aller au marché des produits de luxe, évidemment réservé à une clientèle aisée. Comme quoi les exceptions font bien les choses... il arriva sur place dans sa litière, vêtu d'une belle tunique vert émeraude sans manches, mettant ainsi en valeur ses bras musclés et protecteurs - enfin ça, ça dépendait avec qui hein. Il flâna donc entre les étals pendant un petit moment, avant d'arriver sur l'étalage des épices ; Marcus songea que son cuisinier lui serait infiniment reconnaissant de lui avoir acheté diverses épices qu'il affectionnait particulièrement. Il s'avança donc, sans vraiment faire attention aux gens qui l'entouraient.
Il allait passer commande lorsqu'il l'aperçut : Amandinia. Son sang ne fit qu'un tour mais son corps se raidit de surprise. Par les dieux ! Elle, ici ! Et dans une tenue à lui faire tourner de l'oeil, en plus. Il tourna précipitamment la tête, ne sachant si elle l'avait vu ou non, mais la laissa commander avant lui par simple galanterie. Il ne savait pas trop quelle démarche adopter : la saluer, sans plus, l'ignorer carrément, ou s'approcher un peu et lui susurrer quelques mots à l'oreille...
Voyant que le marchand attendait quelques mots de sa part, il se redressa et lui montra les épices qu'il voulait, avant de tourner à demi la tête vers la princesse, à qui il réserva un petit sourire. Il baissa la tête en marque de respect et murmura :

- Altesse. Vous êtes ravissante aujourd'hui.

Qui aurait cru que cela se pouvait ? Un homme qui attirait les yeux de toutes les demoiselles dans ce marché, qu'une simple caresse aurait fait chaviré tous les coeurs et qu'un seul regard pourrait envoûté toute l'assistance féminine. C'était tourné vers moi et n'avais d"yeux que pour moi. En effet, il était si simple et si aisé à la fois de faire tombé un homme à mes pieds, après tout, ma beauté était remarquable et légendaire, les hommes affluaient vers Rome juste pour vérifié que la princesse, fille de l'empereur avait une beauté digne des filles de Vénus et oui, c'était une vérité, ma beauté en avait fait tourné plus d'un et en ferait tourné beaucoup d'autres. Il était délectable de voir un homme tombé à un niveau si bas juste pour s'attiré les faveurs d'une femme et pour moi, s'en était presque un jeu, que de les faire tourné jusqu'à la folie pour une nuit avec moi. Après tout, en une seule rencontre je pouvais obsédé, envoûté et charmé un homme, le rendant fou de mes courbes et qu'il ne pense plus qu'à moi et ne regarde plus les autres femmes. Voyez-vous ici de la sorcellerie ? Non, juste des atouts, des attraits, des appas que la déesse de la beauté m'avait offert. A croire que ce beau et fringant Marcus avait lui aussi reçu la bénédiction des dieux car son charme ne me laissais pas indifférente et il aurait suffit que d'un rendez-vous pour que l'un d'entre nous cède à l’autre ce que tous les deux, je suppose, nous désirions, un homme de guerre dans mon lit, mon père n'en aurait pût être que ravis, après tout, ce n'était pas lui qui préférait l'art de la guerre à l'art de la cour. Je lui lançais un regard surpris et affichais un regard malicieux, histoire de ne pas paraître à sa merci. Il aurait été tellement plus simple qu'il fasse un pas bien plus avancé vers moi, mais non, il c'était contenté d'une simple salutation comme le veut la bienséance.

Marcus Julius Maximus, le tribun militaire si je ne m'abuse. Le ravissement n'est qu'un point de vue qui appartient à chacun, mais il est certain que les demoiselles des étales vous trouve à ravir, vous aussi.

Je lançais alors un regard amusé vers les étales de parfums où les demoiselles de bonne famille se pressaient pour observé le beau tribun. Il était sûr que les muscles saillant à découvert der Marcus aurait fait tournés des têtes et même si je faisais en sorte de ne pas y prêté trop d'attention. J'avais moi aussi remarqué les muscles du tribun, qui ne me laissais, tout comme les autres demoiselles, pas indifférente. Seulement, l'art de contemplé n'est pas aisé et tout le monde n'a pas la discrétion que je possède.

Vous ici. Je ne pensais pas vous croisez dans un lieu si commun, je ne pensais vous revoir que dans une remise de lauriers organisé par mon père pour des guerriers victorieux et qui aurait nettement plus ennuyeux que de vous voir ici.

Vous "revoir", j'avais ainsi dévoilé que je me souvenais de lui et aussi de son comportement à mon égard. Je décidais de réussir à le gardé aussi longtemps que je le pourrais près de moi pour discuté avant que les harpies ne se jettent dessus et ne me l'enlève. Le marchand me tendit mon sachet de cannelle que j'attrapais d'un geste de main gracieux et lui commandais à nouveau quelques épices.

Je voudrais aussi du curry, du paprika, quelques feuilles de Basilic et pour finir de l'armoise s'il vous plait.

Amandinia lui afficha un regard à la fois surpris et malicieux, avant de le reconnaître et de lui adresser la parole. Ses derniers mots firent naître un sourire moqueur aux lèvres du jeune homme, qui sans rien faire paraître jeta un coup d'œil autour de lui. Il n'y avait jamais vraiment fait attention, mais il était vrai qu'on le contemplait de près ou de loin. Et il se rendit aussi compte qu'il y avait pas mal de jeunes filles qui le mataient, et qui avaient peut être l'intention de partir avec lui. Marcus détourna le regard mais ne put s'empêcher d'admirer les jolies courbes de son interlocutrice avec discrétion.

- Vous ici. Je ne pensais pas vous croiser dans un lieu si commun, je ne pensais vous revoir qu'à une remise de lauriers organisée par mon père pour des guerriers victorieux et qui aurait été nettement plus ennuyeux que de vous voir ici.

Les mots de la princesse résonnèrent un temps dans la tête du patricien. Alors, elle s'était souvenue de lui, et pas en mal visiblement. En plus, elle avait même pensé à le revoir... Il ne rata pas non plus la considération cachée du guerrier victorieux ; inconsciemment, il redressa le buste, flatté qu'il était. Après tout, c'était vrai : c'était un guerrier qui n'avait peur de rien - enfin si, il avait peur qu'un jour son arme se brise en pleine action, mais il se garda bien de le dire - et qui n'était pas du tout dérangé de recevoir quelques honneurs.
Il lança un sourire enjôleur à la belle princesse avant de répliquer :

- Les grands guerriers ont aussi, parfois, des moments de vie qu'on pourrait qualifier de normaux. Mais ce serait plutôt à moi de vous renvoyer la balle, moi non plus je n'aurais pensé vous apercevoir ici...

Il la laissa continuer à passer sa commande, une liste longue qui lui échappa, et regarda le marchand la servir puis recevoir les quelques pièces. Comme c'était à son tour, il dut se détourner un temps de la ravissante Amandinia, et demanda de la myrte, du curcuma, quelques plants d'aneth, un peu de safran et enfin de la réglisse et des gousses de vanille. Les premiers pour son esclave cuisinier qui était capable de réaliser des merveilles, et la vanille pour lui suggérer d'inventer de petites choses avec, comme il en adorait l'odeur.
Le marchand lui tendit son paquet ; Marcus s'en saisit avant de lui lancer les pièces correspondant à la somme - plus salée que sucrée, il était vrai. Le jeune homme fit un discret signe de la main et un de ses esclaves, qui ne traînait jamais loin de son maître, s'approcha pour prendre les courses. Le patricien lui ordonna également de retourner à la litière pour l'attendre. En gros ça signifiait : « Dégage, que je puisse avoir un peu de tranquillité. » Car s'il les traitait bien, le jeune homme était pleinement conscient du fait que les esclaves parlaient entre eux, de tout et de rien. C'était souvent ainsi que les rumeurs se propageaient : d'esclave à esclave, d'esclave à maîtresse (grâce aux esclaves qui leur faisaient la toilette et qui discutaient souvent) et enfin de matrone à matrone, etc. Or, le jeune homme n'avait pas trop envie que de nouveaux ragots sur lui apparaissent : l'épisode de la bibliothèque s'était vite propagé. Peut être qu'Amandinia en avait entendu parler, d'ailleurs.
En tout cas, le patricien avait bien l'intention de discuter plus amplement avec elle. Mais comment l'y inviter sans éveiller trop de soupçons ?
Il lui glissa à l'oreille :

- Je ne vous ai pas oubliée non plus... alors... si vous voulez faire un petit tour avec un peu de compagnie...

... je suis entièrement libre, songea Marcus.

C'est vrai ... Qui aurait cru qu'une femme de mon rang puisse venir faire les emplètes comme n'importe qu'elle plébéienne dans un marché qui n'avait rien à voir avec celui des gens pauvres. De grands étals, de grandes allées pavées, un dôme pour protégé le tout de la pluie et conservé les odeurs des marchandises proposées. Là, il n"y avait pas de bruit, rien que les glissements des toges féminines et masculines, avec les paroles échangées entre clients et vendeurs, ponctués par des retrouvailles entre amies plutôt bruyante. Alors que chez les pauvre, le marché juste à la base des escaliers qui menait au bâtiment des riches. Les vendeurs s'entassaient sur de pauvres étalages fais avec ce qu'ils avaient pût trouver, les clients passaient dans des allées étroites et le tout était à ciel ouvert, victime des caprices de Gaïa. Le tout dans un vacarme ahurissant qui donnait mal à la tête. Mais j’aimais faire mes courses, car je savais au moins ce que j'achetais et la qualité était très importante à mes yeux. Dans tout ce que je faisais, je voulais de la qualité : achats, passe-temps et hommes bien entendu. Je récupérais le reste de ma commande et demandais à mon esclave d'approchée. Je lui tendais les colis et lui signifiais qu'il faillait qu'elle rentre et qu'elle n'avais pas besoin de m'attendre au palais, qu'elle pouvait faire ce qu'elle voulait du reste de son après-midi. Celle-ci clignais des yeux et s'éloignais. De suite, Marcus, s'approcha et me demanda si je voulais faire un tour avec lui. Je souriais et lui lançais un regard langoureux.

Avec plaisir ...

Déclarais-je d'une voix suave. Nous nous éloignèrent vers la porte sud du marché et nous retrouvions dans une cour entourée de cyprès et où trônait au beau milieu une fontaine avec une représentation de la déesse Vénus. Je m'en approchais et y jetais une pièce d'or avant d'allée m’asseoir sur un banc. Je préférais resté discrète sur le fait que Marcus et moi avions passés une nuit ensemble, ainsi je ne l'avais confié qu'à mon esclave en lui interdisant de le divulguée sous peine de pendaison sans autre forme de procès. Mais connaissait mon esclave, elle ne me trahirais pas et donc je n'avais pas de soucis à me faire, après tout, j'étais comme sa mère alors pourquoi trahir un membre de sa famille. De plus, je ne donnais pas cher de la peau de Marcus si lez bruit se mettait à courir que nous avions passés une après-midi seuls, tous les deux. Car les ragots s’amplifie et souvent déforme la vérité, ainsi une simple discussion entre amis peut devenir une scène d'amour torride venant de la bouche d'une de ces nobilitas voulant la perte de ma famille. Je regardais Marcus d'un regard intéressé et ne pût m’empêché de sourire.

Je vois que vous avez toujours autant de succès auprès des demoiselles, Marcus, vous n'en avez pas trouvez une à votre convenance ?

La jeune femme ayant accepté la proposition de Marcus, ils se dirigèrent vers un endroit plus calme et plus approprié pour discuter tranquillement. Amandinia entraîna le jeune homme à sa suite et ils se retrouvèrent dans une cour où trônait une fontaine de Vénus. Évidemment, Vénus, déesse de l'amour, que pouvait-on demander de mieux à cet instant précis ? La princesse jeta une généreuse offrande à la déesse puis s'assit sur un banc de marbre. Le patricien observa un instant les méandres de l'eau, pensif, hésitant à l'imiter ou non. Il fallait avouer qu'il n'était pas très pieux alors... Disons que s'il croyait en la logique des Immortels, cela ferait bien longtemps qu'il serait mort. Il rejoignit donc la princesse, en effleurant des doigts la pierre froide de la fontaine en passant à côté de celle ci. Peut être cela lui porterait-il chance ?
Il s'assit auprès de la jeune femme tout en jetant un rapide coup d'œil sur le décor ; ils étaient seuls du moins en apparence. Le jeune homme était suffisamment prêt de l'altesse royale qu'il pouvait en sentir son doux parfum enivrant, et suffisamment loin pour à peine frôler sa peau qu'il suggérait tiède et douce. Les rayons de l'astre solaire se reflétèrent sur les cheveux d'or d'Amandinia ; le patricien en fut un peu aveuglé.
D'abord, un silence s'installa, mais il fut rapidement chassé par la princesse qui lui demanda, en gros, s'il était déjà pris ou non, tout cela avec un petit sourire qu'il trouva chavirant et un regard empli d'intérêt. La question lui arracha un léger rire : qu'allait-il pouvoir répondre sans tomber dans les pièges ? Ce genre d'interrogations étaient toujours casse-gueules.
Ses relations avec les femmes avaient été souvent complexes. D'abord marié par ses parents pour des intérêts financiers et politiques, il avait tout simplement haï son ex. A l'époque, ce n'était qu'une gamine ; son principal loisir était de l'embêter, pour ainsi dire. Ce fut sans regrets qu'il divorça. Après, il eut quelques relations, sans lendemain et purement charnelles. Il avait aussi eu des peines de cœur, ce qui lui avait donné envie de ne plus se soucier de rechercher une éventuelle épouse ou compagne et préférait alors multiplier les conquêtes par simple orgueil, et pour satisfaire son égo viril... Avec les femmes, il était méfiant mais désirait aussi tomber entre leurs mains agiles tout en restant maître de la situation. Mais l'amour, le vrai, l'unique, celui qui fait battre votre coeur rien qu'en pensant à votre élu(e), celui qui vous fait faire de pures folies, Marcus ne l'avait pas encore rencontré... ou alors il en était juste à côté. Si le coup de foudre avait eu lieu, il avait été assez stupide pour ne pas le remarquer. Du moins, pas tout de suite. Avouons que ce n'était pas totalement un hasard s'il l'avait raccompagnée lui même chez elle, cette nuit là... et qu'il était resté jusqu'au petit matin. Il aurait pu l'oublier, oublier son visage et oublier l'épisode, mais non. Au contraire, c'était resté dans son crâne aussi limpide et clair que du cristal. Sauf que le jeune homme avait besoin de temps pour faire le point.
Alors comment expliquer tout cela en quelques mots ? Tout en ne disant pas : "je suis libre, je n'ai personne, vas-y fonce et hop je t'invite à dîner !" ou alors "il n'y a que toi qui m'intéresse" ce qui relèverait du suicide en cas d'éventuelle présence d'espions de l'empereur...
Il inspira longuement avant de déclarer enfin à Amandinia, d'une voix grave qui ressemblait presque à un murmure :

- Parmi toutes les demoiselles, il n'y a que celle qui m'est le plus inaccessible qui pourrait faire battre mon cœur à la folie...

Au moins c'était assez indirect et ça avait le mérite d'être à la fois clair et légèrement poétique. Et puisqu'on y était, pourquoi ne pas lui retourner la question, hein ?
Il continua en plongeant ses prunelles bleues dans celle de la princesse :

- Mais vous, Altesse, vous à qui votre beauté n'a point d'égal dans l'Empire, avez vous déjà senti une flèche de Cupidon traverser votre coeur de part en part ?

Sous les auspices de Vénus, tout devait me réussir et là, ce fût avec hésitation que Marcus buta contre ma question. Certes je cherchais à savoir s'il était libre ou non, mais d'une manière assez courtoise sans vraiment dire le fond de mes pensées. Marcus avait pourtant bien saisit le pourquoi de cette question. Il était certain que Marcus me plaisait et oui, ça aurait été sans aucuns problèmes que je me serait laissée aller dans ses bras digne de Mars. D'ailleurs, c'était peut-être ça qui me faisait flanché, moi, sous la protection de Vénus et lui, guerrier victorieux, sous celle de Mars, des dieux amants qui passaient de passion à haine en quelques secondes, mais ça, cela ne devrait jamais arriver, malgré le fait que je soit jalouse et possessive avec mes hommes. Marcus c'était assit près de moi, assez près pour que je puisse glissé mon regard sous sa toge pour observé son torse mais assez loin pour que je puisse apposé la main sur une de ses cuisses. C'était un jeu, lui en tant que chat et moi qui jouais la souris, ça serait au premier qui craqueras qui se monteras au final, le plus faible et j'avais décidée que se ne serais pas moi. Il me répondit qu'une manière très poétique, mais assez vague pour que je puisse me glissé dans ce qu'il décrivait. " Celle qui lui est la plus inaccessible ... " en tant que princesse je me devais de ne pas être accessible jusqu'au mariage, mais cela n'empêchait que j'avais des aventures ici et là. Marcus aurait pût très bien en faire partit ... Mais, ça, c'était à lui de joué les bonnes cartes avant que je ne m'envole. Il me retournait ma question ... Qu'allais-je répondre ? Une réponse succincte très certainement, je décidais de m'y risqué.

- Vénus m'a doté du plus beau de cadeau, les avoir tous grâce à cette beauté que vous désignez comme unique dans l'Empire. Mais j'espère qu'un jour, il y en auras un qui ressortiras de la masse d'hommes que je cottoie ...

J’esquissais un sourire et réfléchissais à un nouveau sujet que nous pourrions aborder.

- Maintenant que la guerre ne sévit plus, à quoi occupé vous vos journées ? Elles doivent paraître bien fades et insipides après une campagne, où les jours se suivent mais ne se ressemblent pas.

La réponse d'Amandinia fut tout aussi vague que la sienne. Ainsi, ils étaient quittes, et préféraient tous deux ne pas trop en dévoiler. Après tout, cela n'était qu'un jeu, le grand jeu de la séduction : lui était le chasseur, elle la proie qui se faisait un plaisir de lui filer entre les doigts. A lui de jouer, cartes en mains, et de révéler ses atouts un à un... Si elle avait été une fille d'un statut plus... normal, il aurait déjà fait des avances plus explicites, mais ici tout résultait de la subtilité des gestes, des paroles et du regard. Comme disait un jour Marc Aurèle : « Ne jamais se hâter ni tarder », autrement dit, il fallait adopter un rythme régulier qui permettait quelques pointes d'accélération. Marcus devait donc ne pas se laisser distancer par la princesse, ni l'oublier loin derrière... et anticiper ses réactions.
Avouez que cela en valait la chandelle, non ?
Une nouvelle question d'Amandinia le sortit de ses pensées stratégiques ; une nouvelle épreuve lui faisait face justement. Dire que ses journées à Rome étaient ennuyeuses à mourir alors qu'il se trouvait en compagnie de quelqu'un de pas du tout ennuyeux relèverait de la stupidité à l'état pur. Dire qu'il s'amusait comme un fou relèverait du mensonge et ça pourrait tout autant vexer la princesse, qui ne se sentirait pas concernée. Il décida de jouer la carte de la franchise détournée :

- La guerre et la ville sont deux mondes opposés, c'est vrai. J'abandonne les armes pour reprendre la toge. Mais Rome est une ville où l'on ne s'ennuie guère. Que ce soit en bien ou en mal.

C'était vrai : en quelques jours il avait réussi à se mettre la plus puissante famille des nobiles sur le dos, quel exploit ! A présent, on devait certainement le surnommer L'impertinent le plus insensé de Rome, ou quelque chose comme ça. Le fait d'y penser le fit sourire doucement. En même temps, il avait envie d'en faire part à son interlocutrice mais d'un autre côté... parler de politique avec une fille, en pleine scène de séduction, n'était pas la meilleure solution.
Il ajouta alors, un sourire moqueur sur les lèvres :

- Et... disons que je suis doué pour me faire des ennemis. Je vais à la bibliothèque une fois par semestre et voila que je réussis à m'attirer les foudres de quelques personnages...

Certes, ce n'était sensé être drôle du tout, vu qu'il pouvait bien y risquer sa peau, mais le dire de cette manière lui donna une brusque envie de rire aux éclats. Et croyez le ou non, refouler une envie pareille n'était pas une tâche facile. Il se mordit les lèvres mais son sourire moqueur ne fit que s'agrandir pour enfin laisser passer un rire à la fois franc et moqueur envers lui même. Le meilleur remède était quand même l'auto-dérision... Les derniers résidus de sa colère et de sa frustration s'envolèrent à cet instant et il se sentit plus léger. Moins sérieux.

- A part ça, continua le jeune homme, j'arrive parfois à faire des choses normales. Sinon je m'enferme pour lire en paix.

Ouais, parce que contrairement à ce que pensait et disait un certain avorton, il savait lire et comprendre des textes. Qu'ils soient en latin ou en grec. Marcus avait parfois du mal à avouer aux gens que le guerrier qu'il était pouvait être parfaitement capable de s'adonner aux plaisirs de la culture, sans pour autant être un de ces philosophes incapables de sortir le nez des bouquins.
Le jeune homme espérait juste que ça ne ferait pas fuir la princesse ; il lui demanda alors, avec un sourire en coin et un regard dont lui seul avait le secret :

- Vous devez aussi avoir des loisirs passionnants et des journées très remplies. A moins que vous ne préféreriez rêver que quelqu'un vous emmène pour voir des contrées éloignées. Après tout, on a vite fait le tour de Rome, en fin de compte.

Il avait ajouté cela d'un ton malicieux ; ses yeux pétillaient de curiosité.

La réflexion qu’eu Marcus à propos des armes me fis sourire pour la simple et bonne raison, que sur un champs de bataille, les armes étaient utilisées étaient bien visible et dangereuse, des armes comme le glaive, la lance, l'épée ou le bouclier; mais dans une ville comme Rome où l'on se battait pour le pouvoir et l'argent, il y avait tout autant intérêt à avoir un semblant de logique et des armes qui étaient un peu plus dures à détectées comme le mensonge, la ruse ou bien la manipulation et tout ça était regroupé dans ce que l'on appelait la catégorie sociale :"nobiles'. Il avait certainement des gens biens dans cette catégorie, mais tellement noyés au milieu des serpents que l'on ne les distinguaient même plus. La ville avait ce coté distrayant que j'aimais tant, mais ce coté était à double tranchant et le revers finissait par vous poignardez dans le dos si vous ne preniez pas garder à où vous mettiez les pieds. Je lui souris afin qu'il ne puisse pas lire sur mon visage ce que je pensais au fond de moi. Mais, je me décidais à lui exposé mes fais.

- Oui, il est certain que les combats menés en campagne n'avaient rien à envié à la ville mais, il existe des combats tout autre en ville. Je crois que vous savez très bien de quoi je veux parlé.

Disais-je avec un sourire moqueur suspendu aux lèvres. La politique était un sujet que je détestais par dessus tout, toutes ces affaires diplomatiques que traitait mon père jour après jour me donnais la migraine. Mais, je savais qui il ne fallait pas offensé et apparemment, lui, ne savait pas vraiment.

- Oui, j'ai appris votre mésaventure avec Pheobus Valerii ... Vous n'avez pas vraiment montré votre côté stratégique. La famille Valerii n'etait pas la famille à se mettre à dos ... Mon cher Marcus.

Disais-je avec un sourire narquois sur le visage. Je dus refoulé une envie irrépressible de rigoler, quoi que je ne pus tenir trop longtemps. Je mettais ma main devant ma bouche, histoire qu'aucun son ne sortes de ma bouche, même si mes yeux trahissait mon amusement. Quel belle image, je donnais de moi, une fille moqueuse qui ridiculisais un homme en détresse face à une famille digne d'être le fils de Pluton. Je reprenais mon sérieux pour répondre à ses insinuations.

- En effet, j'ai des journées bien remplie et très peu de temps à moi, mais au moins je suis sur de ne jamais m'ennuyée. Je peux voyagé sans homme pour m'emmener, un homme n'est pas indispensable pour un voyage. De plus, vous qui avez quitter si longtemps Rome, comment pouvez-vous prétendre en avoir fait le tour ?

Oh, oui, il savait très bien ce que la princesse sous-entendait : les complots, les ruses machiavéliques, les plans démoniaques, le mensonge, l'or, la corruption... à Rome il ne traînait plus une seule once de vertu et du souverain bien ; on faisait tout par intérêt personnel, ou sous la contrainte, et non par amour pour la recherche simple du bonheur et pour le libre arbitre... et il en avait déjà fait les frais. Amandinia lui fit part de ses réflexions sur l'épisode Valerii, avec un petit ton de moquerie dans la voix, dont Marcus passa outre, alors que normalement cela l'aurait agacé. Mais toute la stratégie consistait à se faire prendre pour quelqu'un qu'on n'était pas, que ce soit en Gaule ou à Rome, et ça avait déjà marché sur elle. Se faire passer pour un effronté stupide de première permettait de se faire sous-estimer, or un ennemi qui vous sous-estime aura plus de chances de tomber. Remarquez, même le grand Jules César l'avait fait : se faire passer pour un débauché n'ayant aucun attrait pour le pouvoir alors que secrètement il élaborait déjà ses plans. Et il avait su devenir dictateur à vie... Il était pleinement conscient du fait de la dangerosité de ses actes mais il les assumait pleinement. Justement, c'était fait exprès. Il avait bien l'intention d'affronter les nobiles et de leur faire savoir sa façon de penser, aux Valerii plus particulièrement. Et s'il pouvait rassembler suffisamment de forces pour les faire chuter, ça lui ferait d'autant plus plaisir. Bon, c'est vrai, les circonstances l'avaient obligé à se lancer peut être trop tôt dans l'affaire, mais ça n'aurait rien changé.
En tout cas, Marcus ne manqua pas d'apercevoir la furieuse envie de rire de la princesse. Malgré la gravité de la chose, il aurait tout de même bien aimé la voir rire aux éclats. Sans se retenir.
Bon, ses insinuations passèrent sous le paillasson. Alors comme ça on pensait qu'un homme n'était pas utile dans un voyage ? M'enfin. Bien sûr que si. Rien que pour faire des conneries pour épater les filles. Au moins ça mettait de l'ambiance... Bref, l'argument des rêves secrets était à mettre aux oubliettes. Utilisons alors autre chose.
Ce quelque chose lui fut donné par la jeune femme. Comment pouvait-il le prétendre ? Parce qu'il s'y était souvent perdu quand il était môme. Il connaissait notamment le quartier de Subure, assez méprisé par les trop riches du fait de sa teneur en canailles et en débauche, mais il s'avérait que les gens, une fois les barrières tombées, se révélaient assez sympathiques. Du moins quand vous saviez vous y prendre avec eux, autrement dit, pas d'insultes, pas de mépris, pas d'arrogance. Apparaître comme aussi normal que... la normale. Mais bon il n'allait pas avouer qu'il traînait dans les quartiers les plus malfamés de Rome et qu'il y avait quelques amis. Qui pouvaient éventuellement lui servir un jour.
Mais c'était vrai qu'il n'avait peut être pas tout vu et qu'il était parti suffisamment longtemps pour remarquer les changements. Toutefois, les mêmes schémas se reproduisaient dans l'intégralité de la ville : population pauvre et miséreuse rimait avec logements délabrés et surtaxés, rats et maladies, riches rimait avec somptueuses villas loin des problèmes de la cité. On retrouvait ça partout ailleurs.
Il choisit de jouer la carte de l'ironie mêlée à la séduction. Il sourit lentement à l'annonce de la question tout en faisant pétiller son regard puis, comme s'il faisait mine de réfléchir, il détourna la tête. Il entrouvrit les lèvres pour répondre et ses doigts frôlèrent la main d'Amandinia, en faisant passer le geste comme anodin et pas fait exprès. Le contact avait été comme la caresse du vent sur la peau douce de la princesse, aussi discrète qu'agréable.

- Vous avez raison, je n'ai probablement pas tout vu. Mais puisque Rome n'a plus de secrets à vous cacher, peut être pourriez vous m'ouvrir les yeux et me faire redécouvrir les splendeurs de la Cité Éternelle...

Au fond de lui, le jeune homme en avait même très envie. Avoir pour guide la fille la plus en vue de Rome...
Il n'osa même pas imaginer la scène devant les nombreux jaloux...

Un rendez-vous, voilà ce que me proposait le beau et galant Marcus, un rendez-vous sans vraiment en être un puisque ça n'avait pas été le terme employé mais au final, c'est bien ce qu'il voulait signifier. Pourquoi voulait-il me revoir ? Après tour, j'étais une de ces gamines égocentriques et caractérielles qui voulaient tout, tout de suite, au détriment des autres et sans vraiment donner quelque chose en retour. J'étais l'enfant roi de Rome qui en un battement de cil pouvait avoir un temple à mon image et une larme, la mort d'une famille entière, j'étais celle qui était le moins redouté par les familles de nobles dans Rome à cause de mon jeune âge. Mais j'étais pourtant la plus dangereuse, à cause d'un père qui ne me refusais rien et qui laissais passé tous mes caprices d'enfant-roi. Mais Marcus n'avait pas l'air de voir une gamine en me regardant mais plutôt une jeune femme, après c'était à moi de percé ses intentions intéressées ou non. Mais il y avait aussi moyen de s'amusé, chez moi ou chez lui, avec deux trois ingrédients miracles et une bonne ambiance tout pouvait se passé mais encore fallait-il que j'y consente. Je regardais alors Marcus et me décidais enfin à lui répondre.

- En effet, je connais tout de Rome, ses rues, ses échoppes, les lieux à la mode et ceux qu'il faut éviter, les lieux pauvres où il ne faut pas traîné et riche où l’opulence est afficher sur la devanture des maisons. Tout ça en effet, je connais, mais vous ... A quel point connaissez-vous Rome et quelle facette avez-vous en mémoire ?

Disais-je en passant mon index sur le torse du beau Marcus avant de me lever pour aller vers la fontaine.

Eh bien, songea Marcus avec ironie, il connaissait surtout des quartiers qu'il valait mieux ne pas visiter... Non, plus sérieusement, il fréquentait souvent les quartiers politiques comme le Forum, ou les temples, les tavernes, le cirque, le théâtre, l'amphithéâtre... Sans blague. Il était Romain quand même. On aurait l'air idiot à demander son chemin à un passant pour aller au Capitole alors que la colline de la Triade se dressait face à vous. Mais les petits coins secrets de Rome, ces petits coins où personne n'allait jamais parce qu'on ne les trouvait que par hasard, oui, ces coins là il ne les rencontrait pas, à moins qu'une promenade solitaire ne l'y amène.
La belle princesse lui posa l'index sur son torse avant de se lever et de se diriger vers la petite fontaine. Le jeune homme la regarda s'éloigner, perdu dans ses pensées. Néanmoins, il remarqua son déhanchement à la fois élégant et provocateur - ce qui lui fit esquisser un sourire - puis son regard remonta vers le dos dénudé en partie par la coupe de la robe d'Amandinia. Une vision purement céleste.
Même ce lieu lui était inconnu au bataillon. Mais la présence de la fontaine et le chant du vent dans les branches des hauts cyprès rendaient cet endroit unique. Ne lâchant pas la princesse de ses intenses prunelles bleues, il se leva lui aussi pour aller s'adosser au tronc du cyprès le plus proche de la jeune femme, à trois mètres d'elle tout au plus. Il croisa les bras avec désinvolture avant de répondre :

- Je connais les quartiers vivants de Rome, ses lieux d'intense activité, de débauche, ses endroits sombres où il vaut mieux éviter de s'y risquer, ses grandioses constructions de plusieurs siècles qui nous rappellent qu'elle dominât le monde, ses collines grouillantes de vie et de belles habitations. Mais j'ai ignoré ses lieux de promenade pure, ses coins secrets qui n'appartiennent à personne et qui sont vides de cette populace, et enfin ses lieux de mémoire.

Il avait déclaré cela d'un trait, sans reprendre son souffle.
Marcus ne s'était jamais pris le temps de marcher aux somptueux jardins de Lucullus, ni au Mausolée d'Auguste ou d'Hadrien, il avait ignoré du regard les fontaines publiques, et celles, plus discrètes, et d'autres lieux cachés réservés aux amoureux. Et dans tout ça... il avait presque oublié le palais impérial, niché sur la colline du Palatin et qui en prenait toute la place. Bon, en même temps, il n'avait jamais été convié à une séance de salutatio matinale dans la salle du trône. Tout ce qu'il pouvait voir de sa terrasse, c'étaient de hauts murs blancs, des colonnes de marbre, des jardins et des gardes. Beaucoup de gardes.
Le jeune homme se décolla de son arbre pour s'approcher lentement de la princesse. Il s'arrêta si près d'elle qu'il aurait presque pu sentir son corps contre le sien. Il se traita d'idiot. Il se dit que c'était pas le moment. Sa raison lui dit qu'il était fou. Mais rien ne put empêcher à sa main de monter vers le visage d'Amandinia, et rien n'interdit à ses doigts de caresser la joue de cette dernière tout en murmurant :

- J'ai surtout oublié que Rome recelait d'endroits à explorer à deux.

Il sentit la peau ô combien inimaginable sous ses doigts sensibles et un petit frisson lui parcourut l'échine.
Une pensée vint à lui et, après l'avoir rejetée avec amusement, il ajouta quand même :

- Dites-moi honnêtement... que pensez-vous de vous même à cet instant précis, dans ce lieu précis ?

Marcus n'avait jamais connu les lieux qu'il décrivait dans ses paroles comme des coins secrets, des lieux où il n'y avait pas grand monde à circulé et où au finalement, vous pouviez y être tranquille et lui, il ne connaissait rien de tout cela, comme beaucoup de monde, il ne s’intéressait qu'à la partie visible de Rome : les places bondés de monde, les temples où régnait un climat de froideur et dans les grands monuments comme le cirque ou bien l’hippodrome où les hommes étaient mis à rude épreuve. Et comme beaucoup, c'était les petits lieux auxquels personne ne faisait attention qui m’intéressait tellement et qui formait l'âme de la ville éternelle. Je le regardais avec un regard malicieux, lui grand guerrier qu'il était, ne pouvait pas résister aux attraits que possédait une belle jeune femme de mon rang et mes atouts devait bien lui changé de ceux des esclaves et des prostituées qu'il voyait jour et nuit, très certainement. Puis, ce fût à son tour de s'approcher de moi, un peu trop près à mon goût et grâce à ses yeux bleus qui essayèrent de m'envoûter. Je compris qu'il était temps pour moi de prendre la poudre d'escampette avant que celui ne franchisse mes derniers retranchements et que je ne puisse plus fuir, alors vint la question qui me fit sourire en vue de ma réponse. Je le regardais d'un regard froid et m'apprêtait à montré une autre facette de moi qui n'avait rien à envié à l'autre ...

- Honnêtement ... Qu'est-ce que je pense de moi, en cet instant précis, dans ce lieu précis, avec vous ... Et bien ...

Puis je marquais une pause, histoire de le faire languir et que ma fin de phrase soit comme un coup de lame qu'on lui aurait asséné dans le dos. Et oui, je n'étais pas une fille facile et il faudrait plus d'une caresse ou d'un regard envoûtant pour que je ne lui accorde nhe serais-ce qu'un baiser ...

- Je pense que j'aurais préféré être seule en cet instant précis ...

Lançais-je sur un ton froid et cassant, avant de me dégager de son étreinte et de me diriger vers la porte du marché de luxe sans un regard pour lui.

Le monde s'écroula autour de lui lorsque les yeux d'Amandinia devinrent de la glace et qu'elle rétorqua froidement les paroles les plus meurtrissantes que le jeune homme eût jamais entendu concernant son orgueil de mâle. Et quand tout ce fut écroulé et que la princesse se dégagea de lui pour partir sans lui jeter un regard de plus, cette fois ce fut le ciel qui lui tomba dessus. Il ne put que rester pétrifié et immobile, sans réaction. Quelque chose disjoncta en lui et il put reprendre ce qui lui restait d'esprits. Et de dignité.
D'abord, ce fut la colère. Qu'elle soit noire, rouge, verte, blanche, il s'insulta d'abord lui même, d'être allé trop vite ; il aurait mieux fait d'écouter sa raison une fois de plus. Mais non, il n'avait eu d'oreilles que pour ses hormones ! Ensuite, il réserva des jurons exotiques pour les dieux, pour la forme. C'était une habitude. Enfin, il en voulut à cette... garce d'être ce qu'elle était, c'est à dire une femme. Une fille compliquée quand elle s'y mettait : d'abord ses sourires mielleux, et après la baffe. Super logique.
Ensuite vint l'incompréhension.
Il jeta un regard de travers à la fontaine de Vénus, puis, n'y tenant plus, décida de se défouler quelques secondes. Il lança son pied dans la pierre de toutes ses forces et ne réussit qu'à en retirer de la douleur. Il poussa un juron que je ne retranscrirai pas, puis pour parfaire le tableau, fit de même avec l'autre pied. Comme ça, il aurait l'air d'un parfait imbécile. Et pas d'une moitié. Après la douleur psychologique vint la douleur physique. Ben oui, quand on se fait mal, autant le faire jusqu'au bout. Cela ne pouvait qu'aller mieux après. Le jeune homme regretta sincèrement de ne pas avoir eu de colonne à sa portée ; c'était quand même plus pratique. Tous les coups étaient permis. Alors que là il n'y avait que des arbres. Des êtres vivants.
Redevenant lucide après cet accès de fureur, il leva les yeux vers les portes du marché, où la princesse se dirigeait. Il serra les poings et la suivit d'un pas vif. Il n'allait pas abandonner, tout de même. C'était un homme. Pas une chochotte. Il continuerait à lui faire la cour. Même s'il devait piocher de nouvelles cartes. Le patricien la vit entrer dans le grand bâtiment ; il fit de même et la repéra à nouveau. Il préféra couper par le portique intérieur où il paraîtrait plus discret, et marchait de colonne en colonne, ne la lâchant pas d'un pouce. En même temps, il se demandait ce qu'il allait pouvoir dire, ou faire. La bloquer dans un coin pour pousser une gueulante ? Trop barbare. L'arrêter en chemin et lui réclamer des excuses ? Trop enfantin. Faire de même mais en s'excusant lui ? Pourquoi faire, il n'avait fait que... suivre son instinct. A tort, peut être, il le concédait. Mais les excuses comme ça, c'était pas son truc. Il se mit à trottiner voyant que le portique était plus sombre et plus désert, puis à courir. Séparé de la princesse par ce portique et par la foule environnante, il la dépassa avant de s'arrêter net en remarquant qu'elle changeait de cap. Il la prit en chasse - façon de parler - avant de surgir devant elle. Ha, même pas essoufflé en plus.
Il la sentit méfiante (normal après tout, qu'est ce qu'il avait l'intention de faire, encore ?) et choisit de rester à distance respectable. Il hésita avant de se lancer :

- On pourrait... effacer ça. Oublier et reprendre à la seconde d'avant, continuer à propos d'une promenade dans les jardins de Lucullus.

Encore une fois, je montrais le visage le plus détestable, non, l'un des plus détestable de ma personnalité ... Le visage d'une garce qui n'avait aucun scrupule, ni aucune pitié dans ses actions ou ses choix et là, c'était Marcus qui en faisait les frais, quoi de plus normal ? A quoi s'attendait-il ? Franchement ! Il s’attendait à ce que je craque sous son charme et que je l'embrasse, à pleine bouche encore et encore ... Non, mais il croyait aux contes de fées ? S'il voulait quelqu’un de facile ... Il n'avait cas aller dans un de ces nombreux bordels qu'il y a en ville et là, il trouverait quelqu’un à la hauteur de ses espérances. Mais s'il voulait quelqu'un comme moi, alors il devrait montrer qu'il savait tenir la distance. Et là, j'allais bien lui donner du fils à retordre ... Je serpentais entre les ruelles du marché pensant qu'il avait abandonner et alors je me rendais clairement compte qu'il n'était pas l'homme que je pensais qu'il soit. Tant pis, je me trouverais quelqu'un d'autre qui me divertirait aussi bien, voir mieux et qui saurait s'y prendre un peu mieux avec moi. Car il y a une différence entre manié une truie venue d'un bordel et une colombe sortant du palais et ça, il n'avait pas l'air de l'avoir comprit. Ainsi il abandonnait la chasse ... Je me dirigeais donc vers la sortie et soufflais enfin de ne pas être tombé sur lui. C'était sans compter sur un étonnement soudain que ce cher Marcus apparut dont on ne sait où pour me bloquer la sortie et donc le moyen que j'avais de rentrer chez moi. Je relevais le regard vers lui, un regard glacial remplit de fierté et le regardait de haut en bas pour lui faire comprendre qu'il faudrait qu'il se batte pour m'obtenir ... Je remettais une mèche de cheveux en place avant de me décider à parler après un long blanc entre sa phrase et ma réponse ...

- Hors de ma vue ...

Lançais-je sur un ton cassant et froid qui se voulait méprisant.

La seule réaction de la jeune femme à l'égard du patricien fut une réponse glaciale, qui eut le don d'agacer l'inconscient de Marcus. Bien sûr, elle voulait passer, tout ce qu'elle voulait, c'était lui échapper ! Ben voyons, il n'allait pas la laisser filer entre ses doigts de cette manière. Obéir aurait été la pire des solutions à adopter. Et, puisqu'elle avait l'intention de se montrer sous un jour moins favorable qui mettait superbement en valeur sa part d'ombre et ses aptitudes naturelles de fille pourrie gâtée, il ne restait au jeune homme qu'à résister à ses propres facultés d'énervement, qui n'étaient pas des moindres.
Et ce n'était pas une vulgaire poupée de chiffon de fillette à papa qu'on jette dans un coin quand on ne veut plus y jouer. Loin de là.
A la réponse de la princesse, seules ses mâchoires se contractèrent. Mais il ne bougea pas d'un pouce. Hors de ma vue, et puis quoi encore ? Il n'avait pas le don de disparaître comme ça en claquant des doigts ! Et il en avait encore moins l'envie. Aussi, il resta planté devant Amandinia et un sifflement aussi froid d'un iceberg, aussi brûlant que la lave et aussi dur que le marbre s'échappa de ses lèvres pincées :

- Pas question.

Par ces deux mots il venait de signer soit son arrêt de mort, soit la déclaration d'une guerre qu'il espérait piquante mais restant dans le domaine du verbe. Il n'allait pas se résoudre à frapper une femme, même si elle voudrait le griffer ou lui arracher les yeux telle une harpie. C'était quand même un homme avec son honneur à lui.
Et la jeune femme avait une dette envers le patricien. Primo, il l'avait raccompagnée puis soignée, secundo, il ne l'avait pas touchée. Alors qu'il aurait pu, puisque tellement d'occasions s'étaient présentées.
Bref, il ne lâcherait pas l'affaire d'un pouce. Quitte à devenir comme elle. En effet, par son comportement hautain et glacial, il se reconnaissait un peu en elle. L'arrogance, c'était son lot quotidien. Une fille, princesse fût-elle, ayant son propre comportement, ne lui faisait aucunement peur. Certes il avait d'abord été surpris par cette statue de marbre glaciale, mais maintenant que les présentations étaient faites, il n'avait plus qu'à faire le tour pour voir comment elle réagirait face à sa froideur à lui.

J'étais bien connue pour être l'enfant terrible de Rome, qui faisais tremblée les murs du palais avec mes crises aussi nombreuses que variées, à propos de nombre de sujets qui me tiennent à coeur. J'étais celle que tout le monde voyait comme une jeune femme redoutable et qui pouvait avoir la douceur de la soie dans un moment, puis la froideur du marbre dans la seconde qui sauvais. Mes sots d'humeurs étaient légendaires et mes réactions l'était tout au moins, voir plus ... Marcus avait passer trop de temps loin de Rome et il ne comprenait pas encore qui fixait les règles et qui devait les respectées ... Je fixais les règles et veillais à ce que Marcus les respectent à la lettre, même s'il avait montré une certaine sympathie envers moi, un soir, je ne lui devais rien et ça, j'allais bien le lui faire comprendre. Je secouais les cheveux d'un geste ennuyer à la réflexion de celui-ci, puis lui jetais un regard froid ... Puis j'affichais un sourire calme, avant de le regarder dans le bleu de ses yeux ... Avant de m'approcher près de son oreille et de lui susurrer.

Je connais votre différent avec la famille Valerii ... Et il ne serait pas bon pour votre réputation déjà fragile, que vous soyez emmenez par les gardes impériaux qui sont postés à chacune des entrées et qui vous observe. Alors ... Du vent !