Marcus fait partie de la grande famille des Julii, du moins celle de la branche aristocratique datant de la république. Son plus proche parent avec les nobiles est son petit cousin Octavius Mavius.
Fils aîné d'un habile sénateur et d'une femme elle aussi issue du patriciat, Marcus Julius vécut ses premières années loin des horreurs et des mensonges politiques. Il reçut une éducation digne de son rang : très tôt il eut un précepteur qui lui fit apprendre les grands textes de l'antiquité sacrée, ainsi que le grec, la grammaire, l'arithmétique, les sciences naturelles, la philosophie, etc.
Alors qu'il avait 4 ans, le ciel dota sa famille d'une petite fille, qu'on nomma Lucilla. Marcus et elle devinrent inséparables durant leur enfance, d'ailleurs leur complicité dure toujours.
La vie aurait pu continuer de cette manière : doucereuse et sans grande malice, mais les dieux décidèrent déjà de le mettre à l'épreuve, alors qu'il n'était à l'époque qu'un jeune garçon qui apprenait encore à lire et écrire. Sa mère s'en alla, happée par les Enfers qui l'entourèrent dès que les dagues des bandits qui lui faisaient face se levèrent avant d'appliquer leur lourde sentence... Marcus ne garda de sa mère que quelques ébauches de souvenirs, parfois de simples sensations : il l'avait très peu connue...
Vint l'âge alors où l'on apprend à se battre et à lutter au gymnase. Mais la lutte classique et la bagarre de rue entre les jeunes sont deux choses opposées et le jeune patricien l'apprit rapidement. Malgré son rang, des jeunes de la misérable plèbe venaient le provoquer sur son passage, et essayaient surtout de dérober sa bourse pleine d'aureus. Marcus choisit très tôt de faire carrière dans la Légion ; il savait qu'on pouvait lui réserver un poste d'officier bien placé, et s'entraîna plus ardemment au maniement des armes.
Son père, cependant, désirait faire de lui un politicien aguerri et habile dans l'art des manigances, qui aurait du poids dans les quelques décisions du sénat. Ce fut un sacré dilemme familial : d'un côté, ceux qui trouvaient que le jeune garçon pouvait très bien réussir dans la voie qu'il choisissait, et de l'autre, les partisans du sénateur. Finalement, après beaucoup de crises de nerf, de cris, de désaccords, etc, on décida de l'envoyer chez son oncle qui, justement, avait été élu tribun et aspirait à la préfecture.
Débuta une ère de semi-liberté où entre ses études 'normales', ses exercices physiques et ses cours de stratégie militaire (ne dit-on pas 'un esprit sain dans un corps sain' ?), le jeune patricien n'avait pas trop le temps de penser à ses loisirs, ni même à ce qu'on pouvait oser lui réserver comme avenir...
Il avait à peine revêtu la toge virile qu'on lui annonça qu'il était promis à une fille un peu plus jeune que lui d'une grande et puissante famille. Bref, c'était un pur mariage d'intérêts pour les deux partis. Mais Marcus, lui, du haut de ses 16 ans, n'apprécia guère. Son épouse, Aurelia, lui était insupportable. Cette gamine se permettait sans cesse de le critiquer, de le provoquer, et se moquait de son incapacité à pouvoir la corriger de façon éhontée. Bref, Venus n'avait pas béni leurs noces, au contraire, c'était plus explosif que glamour. Mais une belle occasion lui permis de quitter Rome pour un temps : la Gaule et les avancées barbares. Son oncle l'avait inscrit au voyage, et il se retrouva subitement dans l'armée, à subordonner un centurion.
C'était totalement différent de Rome ; il se fit des amis parmi les légionnaires, et chaque jour le danger grandissait à mesure qu'on se rapprochait de l'ennemi. Conter ses aventures et ses exploits serait trop long à raconter, alors faisons le rentrer chez lui ^^
La campagne militaire le changea. Lorsqu'il rentra à Rome, plus d'un an après, à la tête d'une cavalerie légionnaire (un peu moins de 200 hommes environ), il était plus mur, plus déterminé et avait bien l'intention de ne pas se faire dicter sa conduite. Il avait bien réfléchi : il demanderait le divorce le plus tôt possible. Il était facile de se séparer, et il retrouva la tranquillité, même si son père ne l'avait pas vu d'un bon oeil.
Il eut des aventures sans lendemain, mais préféra adopter pour devise une maxime du vieil empereur Marc Aurèle : « Ne jamais se hâter ni tarder ». Dans la Légion il fit connaissance de son petit cousin Octavius, avec qui il développa rapidement une franche amitié.
Marcus réclama une partie des biens familiaux en tant qu'héritier (dont une villa en sicile et une domus à Rome, sur l'Aventin) afin de ne plus dépendre de l'autorité paternelle. A présent, ses affranchis intendants font fructifier sa fortune grâce aux rentes de ses terres et aux comptoirs de commerce installés un peu partout dans l'Empire.
Deux années consécutives de voyages et de batailles le retira hors de Rome, et en deux ans, il se passe pas mal de choses : la rivalité entre les nobiles s'était follement accrue, et les tensions politiques aussi. Par son courage et son intelligence sur le champ d'honneur, on le nomma tribun dès son retour de campagne. Les retrouvailles avec son père furent glaciales, toutefois ce dernier décida de partager la fortune de sa famille avec son fils, devenu très populaire dans la légion.
A présent, de nouveau chez lui, à Rome, au courant de pas mal de rumeurs - souvent diffamatoires - sur les différentes familles et sur l'empereur, il se demande si par hasard, la princesse Amandinia serait aussi froide et belle qu'on raconte...